Compte-rendu de la réunion du 19 décembre 2000 à RONCQ
L’A22,
les rues de Lille, du Dronckaert, de Tourcoing font peser une pression intense
sur les tympans et les systèmes nerveux des riverains. Il a été établi
qu’un bruit moyen et continu est aussi perturbateur pour l’organisme que le
décollage d’avions à réaction. On s’habitue parfois au bruit mais il
laisse des séquelles graves. Il perturbe, par exemple, l’apprentissage chez
les enfants. Il accentue le stress.
Cette
réunion constructive a permis d’annoncer la constitution du collectif
d’associations contre les nuisances routières - Métropole Nord
. Cette association apolitique réunit déjà les associations de
riverains de l’A22 de Neuville en Ferrain, Tourcoing, Bondues, Marcq en
Baroeul, Villeneuve d’Ascq, l’association PLAINE de Linselles et Mieux Vivre
au Blanc Four de Roncq.
Quelques
élus J.P. Balduyck, Patrick Delnatte, Gérard Codron (maire de Neuville en
Ferrain), Paul Astier (maire de Bondues) ont déjà décidé de nous soutenir,
nous vous invitons à contacter d’autres élus de la métropole pour les
inciter à nous rejoindre. Nous aimerions que les municipales de mars 2001 soit
l’occasion pour chaque liste de la métropole d’intégrer dans son programme
la lutte contre l’insécurité routière, contre les nuisances phoniques et
contre la pollution atmosphérique. Une union sacrée sur ces thèmes nous paraît
indispensable, car il nous paraît plus constructif de travailler ensemble à éliminer
ces maux de la société que de gaspiller son énergie dans des luttes
partisanes.
Monsieur
Balduyck (qui n’a pas pu être présent car l’épineuse question du
calendrier des prochaines présidentielles l’a retenu à l’assemblée
nationale) a invité trois responsables (Messieurs Ryckebusch, Legrand et
Bienaimé) de la DDE pour qu’ils se prêtent au jeu convivial des questions et
des réponses. Nous les remercions encore d’avoir eu la gentillesse de venir.
Nous remercions plus particulièrement M. Bienaimé qui est venu le lendemain
soir nous apporter des précisions plus techniques concernant les murs
anti-bruit. Nous apprécions le professionnalisme et le sens du service des
agents de la DDE.
Les
protections phoniques
M
Legrand, spécialiste des phénomènes acoustiques, répond à nos questions (en
gras). En italique nos commentaires.
Quels
sont les critères de priorité dans l’installation des protections phoniques ?
Les
habitations existantes avant la réalisation de l’A22 en 1972 sont
prioritaires. Le choix du type de protection dépend de la configuration du
milieu environnant. Une butte de terre collée à l’autoroute constitue la
protection la plus efficace, la place nécessaire étant importante, des murs
sont utilisés lorsque c’est nécessaire.
Rappel :
les décibels (dB) sont mensurés sur une échelle logarithmique (base 10).
Ainsi +3dB correspond à environ 2 fois plus de bruit. +10dB à 10 fois plus de
bruit. +20dB à 100 fois plus de bruit. Cette échelle permet de mesurer les
sons les plus faibles jusqu’au plus élevés et de pouvoir les faire figurer
dans le même schéma.
Comment
sont choisies les protections en terme de nature et de hauteur ?
Des
normes de bruit sont à respecter, 65 dB le jour et 60 dB la nuit. A Neuville en
Ferrain, la norme de jour a été abaissée à 60 dB car le taux de camion est
important.
L’argumentation
nous paraît étrange car les camions ne se volatilisent pas entre Neuville et
Roncq, le CIT ne les captent pas en majorité. Le taux de poids lourds décroît
certes car les véhicules légers viennent s’ajouter au trafic, c’est bien
un flux plus intense que connaît l’A22 de
Roncq à Marcq en Baroeul, pourquoi la norme à respecter y serait moins
contraignante qu’à Neuville ? En Allemagne la norme a été fixée à
55dB la nuit. Si une telle mesure était appliquée en France, toutes les
protections phoniques seraient à refaire ce qui correspondrait à des
investissements colossaux chiffrés en milliards de francs.
Comment
se fait-il qu’une protection de 1,30 ait été posée sur le pont passant au
dessus de la ligne de chemin de fer au Pied de Boeuf au lieu des 2 mètres prévus ?
Car
la prise au vent d’un mur de 2m rendait improbable la stabilité de
l’ouvrage. Une construction supplémentaire sera prévue de l’autre côté
de l’A22 pour permettre la mise en place d’un mur de 2m.
Le
riverain concerné note l’inefficacité de la protection de 1,30 m. Elle préserve
juste son intimité car les véhicules légers n’ont plus de vue plongeante
dans son jardin. Cela ne changent en rien la situation concernant les poids
lourds dont les moteurs sont situés plus hauts que le mur. Monsieur Bienaimé,
le lendemain, nous a laissé entendre que le pont enjambant la voie ferrée
devait être reconstruit. Il serait alors conçu pour pouvoir recevoir une
protection de 2 mètres, ce qui laisse une lueur d’espoir pour ce riverain.
Comment
expliquer l’accentuation du bruit pour certains riverains après
l’installation des protections phoniques ?
Une protection phonique
d’un seul côté fait rebondir le son vers l’autre côté, ce qui contribue
à intensifier le bruit.
Dans d’autres cas,
un effet de « parapluie » fait rejaillir le son plus loin. Le bruit
est rejeté plus en hauteur et vient percuter des immeubles plus élevés. Un phénomène
d’écho est alors perceptible et renforce le bruit ambiant. Les personnes
vivant à 500 mètres ou plus, peu touchées avant l’installation, sont alors
exposées à un niveau de bruit plus important. Comme l’on se situe en dessous
des normes de 65 dB, les techniciens considèrent que l’on reste dans les
normes et ils ne peuvent pas intervenir.
La
protection est-elle à l’épreuve du temps ? Les buttes vont-elles
s’affaisser et perdre de leur efficacité ?
M. Bienaimé
explique que les butte sont construites 50 cm plus haute pour prévoir
l’affaissement des terrains.
Si
une protection phonique s’avère inefficace, quel recours ont les riverains
pour en obtenir une autre ?
Les
relevés précisent une nette amélioration, mais la perception du bruit est
d’ordre psychologique. Domaine qui est plus difficile à maîtriser.
Le
type d’enrobé conditionne t’il la production de bruit ?
L’enrobé
dite clouté disposé sur l’A22 permet une meilleure adhérence mais elle
cause un bruit de roulement important. L’enrobé anti-pluie drainant diminue
de 2dB le bruit de roulement. Par contre en milieu urbain, les transports de
sable, de terre, etc des chantiers viennent colmater l’enrobée qui est
poreux. Au bout de deux ans son efficacité est réduite à néant.
La
réduction de la vitesse n’est-elle pas le meilleur moyen de réduire le bruit ?
Le
bruit de roulement dépend de la vitesse. Plus on roule vite plus moteur génère
de bruit plus le bruit de roulement est important. L’enrobée anti-pluie
permet aux conducteurs un meilleur confort, une meilleure visibilité, ils
roulent alors plus vite….
Questions
qui n’ont pas pu être posées .
Quelles
sont les normes anti-bruit des véhicules ?
Un
poids lourds des années 70 était aussi bruyant que 10 poids lourds actuels.
Quels sont les progrès à venir ?