La fin de l'A24 ?

L'abandon du projet d'autoroute A24, confirmé par François Fillon à Yves Leterme le 16 avril
 
Mercredi 16 avril, Yves Leterme, Premier Ministre Belge a rencontré François Fillon, Premier Ministre Français. A
l'issue de cet entretien, Yves Leterme a confirmé l'abandon de l'A24 par le gouvernement français (cf >article paru dans Het Nieuwsblad du 17 avril, en pièce jointe, avec traduction ci-dessous, transmis par Philippe Mouton d'Ecolo et Kurt Lecompte de Groen).
 
A 24 : Pas jusqu'en Belgique.

L'autoroute A24 prévue n'arrivera pas jusqu'à la RN 58 Centre Wervik et Geluwe.
C'est ce que le Premier Ministre Yves Leterme (CD&V) a appris de son homologue français, François Fillon. La A24
>est une autoroute entre Amiens et la Belgique par laquelle la France veut alléger le trafic autour de Lille. Le projet a suscité beaucoup de résistance au sud de la Flandre Occidentale.
 
"J'ai toujours insisté sur le fait que je suis contre ce projet", a déclaré le Premier Ministre Yves Leterme. Suite à ma conversation avec le Premier Ministre français, il m'a semblé que cette idée n'était plus d'actualité. Sur un plan budgétaire, la France n'a pas de marge pour ce projet.

A24 niet tot in België - 17/04/2008
GELUWE/WERVIK -

De geplande snelweg A24 wordt niet doorgetrokken tot aan de N58 tussen Geluwe en Wervik. Dat heeft premier Yves Leterme (CD&V) vernomen van zijn Franse collega François Fillon. De A24 is een snelweg tussen Amiens en België waarmee Frankrijk het verkeer rond Rijsel wil verlichten. Het project roept veel weerstand op in
Zuid-West-Vlaanderen.

'Ik heb altijd benadrukt dat ik absoluut tegen die plannen ben', zegt Leterme. 'Uit mijn gesprek met de Franse premier is gebleken dat dat idee nu van de baan is. Ook op begrotingsvlak heeft Frankrijk geen ruimte voor dit project.' (tlb)
 

A24 rampante on voudrait faire l'A24 par petits bouts

rappel octobre 2007

Le Grenelle de l’environnement enterre le serpent de mer A 24.

 « C’est fini. On n’augmentera plus la capacité routière. » Jean-Louis Borloo a signé l’acte de décès des projets d’autoroute dont celui de l’A 24.

L'A24 est devenue au fil du temps un dossier politique, ou plus exactement un objet de marchandage politique: Gilles de Robien avait relancé le projet quand il était ministre "UDF" d'un gouvernement UMP qui, pour satisfaire le maire d'Amiens, avait remis sur l'ouvrage la LAALB (ou A1 bis ou A24). Gilles de Robien est passé entre temps par l’Education Nationale, il pouvait alors moins peser sur le dossier. A présent il n’est plus ministre et l’UMP n’a plus besoin du sous-marin De Robien pour torpiller l’UDF, qui s’est sabordée toute seule. Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo doivent maintenant complaire à un électorat qui s’était pris de passion pour le discours écologique de Nicolas Hulot. Le Grenelle de l’environnement doit ainsi afficher une volonté forte de rompre avec la politique de la fuite en avant du tout pétrole, du tout routier. L’A24, symbole nordiste des années 70 des projets autoroutiers devenus inutiles, par son abandon, ne doit pas être le prétexte d’en rester là. Les camions vont continuer à déferler sur la métropole Lilloise à un rythme de plus en plus accéléré, toutes les études le montrent.  Nous n’allons pas regarder passivement les cohortes de poids lourds, il faut certes investir dans le secteur ferroviaire, mais surtout utiliser au mieux les installations existantes comme le centre multi modal de Mouscron désespérément vide. Savez-vous que 30% du Chiffres d’Affaires de la plateforme de Dourges au sud de Lille provient de belges qui ne peuvent pas charger les trains dans le Royaume ? A l’heure de l’Europe, un train belge circule difficilement en France ! Pourquoi ne pas charger des trains aux normes françaises à Mouscron, ce qui éviterait la traversée de la métropole d’autant de camions ? Pourquoi ne pas utiliser la réserve d’infrastructure de l’A24 pour relier Mouscron à Dourges ? Une ligne ferroviaire qui pourrait aussi desservir le MIN de Lomme et le futur complexe Domus sur le site d’Auchan Roncq puisqu’elle passerait juste à côté ! L’A24 deviendrait alors l’AF24, une autoroute ferroviaire dédiée fret qui serait le premier maillon d’une liaison Nord Sud, les camions étant réservés à la desserte locale car nous aurons toujours besoin d’eux quoique nous fassions.

Quelques réactions:

Sophie Leclerc-Voisin, présidente de Violaines contre l’autoroute et pour la protection de l’environnement (VICAPPE).- «  On s’attendait à cette annonce depuis que Sarkozy avait prévenu, l’an dernier, qu’il n’y aurait pas de doublement de l’A 1. C’est un heureux événement, mais on ne va pas pour autant annoncer la dissolution de nos associations. L’A 24 est gelée depuis les années 70, et on la décongèle tous les 10 ans. Toutes les terres nécessaires à l’autoroute sont encore inscrites dans les PLU (plans locaux d’urbanisme, des municipalités) et le SCOT (Schéma de cohérence territorial de l’arrondissement). On sablera le champagne quand ils seront enlevés. »

Jacques Swiltalski, président de Noeux environnement.- « C’est une excellente nouvelle ! Le travail des différents collectifs, dont celui de l’anti-A 24, commence à porter ses fruits. Au plus haut niveau, on commence enfin à prendre conscience des soucis qui pèsent sur l’environnement. Je tiens tout de même à relever un véritable non-sens : l’attitude des grands élus de la région qui se disent “pour” l’A 24 et qui siégeaient il y a quelques jours à Arras pour préparer ce Grenelle de l’environnement. En matière d’infrastructure routière, je répète mon choix qui est d’utiliser l’existant. Utilisons donc l’A 26 qui est sous utilisée ».

Jean-Luc Wery, maire de Sains-en-Gohelle, que ce projet autoroutier, s’il se réalisait, couperait en deux la ville. «  Que ce soit au niveau de la circonscription et du canton, les élus sont mobilisés contre l’A 24. À chaud, je suis très satisfait de cette annonce. Je reviens également sur l’utilité de cette A 24, qui satisfait le maire d’Amiens, prévue aux alentours de 2020 et justifiée par une estimation de 8 000 véhicules/jours alors qu’aujourd’hui à Sains, sur la route Béthune-Arras, il passe 11 000 véhicules/jours ! Et comment réviser le Plan local d’urbanisme (PLU) et dessiner le Sains des 15 à 20 prochaines années quand aucun service de l’État n’est capable de me fournir un plan ? L’A 24 est mise en sommeil. Mais pour combien de temps ? 20 ans ? 5 ans ? Les crédits d’État affectés à ce projet devraient être injectés dans le dossier du canal Seine-Nord. Je demeure prudent car si l’A 24 est en sommeil, nous, nous restons éveillés ».

Jean-François Duriez, président de Givenchy pour une alternative à l’autoroute (GIPAL). - « On espère tous que c’est la fin d’un long combat. On sentait bien, depuis la création du superministère, qu’il y avait une véritable volonté politique. Au Grenelle à Arras, on nous écoutait, mais on se demandait si ce n’était pas que de la poudre aux yeux. On ne peut être que satisfait. Mais j’ai toujours peur des lobbies. Le BTP, le transport routier… Ils travaillent les députés au corps, et dans l’ombre, et les textes finissent par s’édulcorer. J’attends les décrets.