paru dans Nord Eclair le 6/01/99

Levez le pied mais pas le coude

Une nouvelle année est souvent propice à la prise de bonnes résolutions.

S’il en est une qu’il conviendrait de prendre, ce serait qu’au volant de sa voiture on ait le pied plus léger et au contraire la main moins généreuse quand on verse la bibine dans son verre. Bref, comme le dit le titre, Levez le pied mais pas le coude.

Les statistiques de la sécurité routière pour 1998 sont consternantes (146 tués pour les neuf premiers mois de 1998 rien que le département Nord, 26% de plus qu‘en 1997 pour la même période). L’article de Pierre Duhamel paru dans le Nord Eclair du 30 décembre doit nous faire réfléchir.

L’équation est simple : VITESSE + ALCOOL + FATIGUE = ACCIDENT GRAVE.

L’association Roncquoise va s’associer à la grande campagne de communication de la sécurité routière. Notre préoccupation principale est la vitesse excessive sur les axes de notre commune. La rue de Lille au Blanc-Four est limitée à 90 km/h. L’arrivée dans la zone d’agglomération au Blanc-Four se fait donc en trombe, tans pis pour les piétons (Eh ! Pousse-toi de là, le piéton, sinon je vais rater mon feu). La vie des autres ne vaut décidément par cher, on préfère les écraser plutôt que d’avoir à attendre une petite minute au feu tricolore. Vert de rage ou rouge de honte, au choix.

La rue Pasteur, La rue meurtrière. Une rue apparemment rectiligne qui permet d’atteindre des vitesses ahurissantes mais qui n’offre qu’une visibilité réduite et qui est bien trop étroite pour pouvoir doubler en toute sécurité un cycliste quand on croise un véhicule arrivant en sens inverse. L’équation est mortelle. Les statistiques le prouvent bien, c’est en rase campagne que l’augmentation des accidents s’est fait le plus sentir.

Depuis 1982, les riverains essaient d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur les dangers de cette route départementale. Beaucoup de promesses, de déclarations de fermeté mais peu de réalisations concrètes. La jeune Stéphanie Delahousse l’a payé de sa vie le mardi 24 juin 1996. Le motard sur son bolide flambant neuf lancé à 160 km/h a fauché la malheureuse cycliste. Pour le fou de vitesse, ce fut le dernier "Bol d`Or " car il est décédé suite à ses blessures. Les accidents, ça n’arrive pas qu’aux autres. Ce n’est pas forcément la fatalité. Nous pouvons en réduire sensiblement la probabilité en roulant moins vite, en étant attentif, en ayant un véhicule bien entretenu et en étant en possession de tous ses moyens (en ne buvant pas, en ne se droguant pas, en ne téléphonant pas). Il existe bien d’autres moyens d’évacuer son stress que d’appuyer sur le champignon ou mettre à fond les gaz.

J’ai un ami chirurgien qui doit "rafistoler " (pardon pour le terme absolument inadéquat au vu de ses talents chirurgicaux) des jeunes et des moins jeunes. Certains repartiront éclopés, meurtris pour la vie pour un instant de folie, d’autres pas du tout. Il conseille vivement les mordus de la vitesse de faire un tour aux urgences. Après des années et des années de pratique, il ne s’y habitue pas, il aimerait tellement pouvoir tous les réparer mais la vitesse a des effets trop dévastateurs : un choc à 50 km/h équivaut à une chute du troisième étage, à 70 km/ on tombe du 6ème étage, à 140 km/h du 24ème ! Les matheux vous diront que c’est proportionnel au carré de la vitesse. Si vous voulez en savoir plus connectez-vous sur le site Internet de Mieux-Vivre au Blanc-Four (http : //www.crrai.com/blancfour).

Alors roulez moins vite. Pour vous le rappeler, l’association compte installer des messages de prévention aussitôt que les pouvoirs publics nous en donneront l’autorisation.

Nous allons organiser une réunion du conseil d’administration le jeudi 14 janvier 1999 à la salle Alphonse LOEUIL , rue de Tourcoing à 19H. Vous pouvez vous rapprocher des membres du conseil (M VANRANTERGHEM, M DECLERCQ, Mme DESMARCHELIER, M WAGNON, M SWIDERSKI, M LECOMTE, Mme DERAIM, M ASSEMAT, M VOLCKAERT, M DIZY) si vous avez des idées à nous soumettre et qu’il ne vous est pas possible de venir. Une boîte à idées sera bientôt installée dans la boulangerie de Monsieur MASIL, rue de Lille, pour nous contacter plus facilement.

Alors, bonne et heureuse année 1999 et faites en sorte qu’elle ne soit pas la dernière.

Hervé DIZY. Président de l’association.

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