le Nord sur la mauvaise pente

Jusqu'en 1997, le département figurait parmi les moins dangereux d'Europe. Mais, avec près de 200 tués en 98, le Nord a chuté dans le bas du classement. Principale responsable : la vitesse.

Près de 5.600 accidents dans la région, plus de 350 tués : le bilan de la sécurité routière pour 98 s'est alourdi en un an. Pourtant le nombre d'accident stagne, mais leur gravité augmente. Un paradoxe qui trouve toute son ampleur dans les cinq premiers mois de l'année, où l'association régionale de sécurité routière a recensé une hausse de 27 pour cent  du nombre de décès, alors que, bizarrement, le nombre de blessés graves de diminuait.

L'amélioration du dernier trimestre de 98 ne permet pas toutefois d'effacer le bilan catastrophique des cinq premiers mois. Mauvais point au Pas-de-Calais : 172 morts en 98, contre 123 l'année précédente, soit une augmentation de 39,8 pour cent.

Mais c'est le Nord, avec près de 3500 accidents et 200 tués en 98 (plus 27 pour cent), qui fait chuter les statistiques régionales.

« Jusqu'à 97, le Nord caracolait parmi les bons élèves européens, en troisième position derrière la Suède et le Royaume-Uni. Le département comptait alors 6,8 tués et pour 100.000 habitants. Nous avons aujourd'hui largement dépassé les 7 », analyse Jean-Marc Wallyn, directeur régional de la sécurité routière.

Désormais, selon le funeste palmarès paru dans le journal du dimanche, le nord et le deuxième département le plus meurtrier de France après les Bouches-du-Rhône.

« Il est encore trop tôt concerné les raisons de ce mauvais bilan », note Jean-Marc Wallyn, incriminé tous azimuts la vitesse et un « certain état d'esprit des automobilistes.

Quelques considérations sociologiques viennent toutefois tempérer la cavalcade des chiffres : le nombre de tués est un facteur aléatoire en soi.

n'oublions pas que ne rassemble quand même 6,9 % de population française et 5,6 % du parc automobile national.

à l'inverse, le Pas de Calais est à majorité rural, les vitesses y sont plus élevées qu'en ville.

seule la grande métropole lilloise peut se targuer, en 98, d'un bilan positif.

sur les grands axes gratuits du nord -- Pas-de-Calais, les CRS de Villeneuve d'Ascq ont recensé douze tués en 98,contre 16 en 97. raison ? Nous avons multiplié les contrôles visibles et les opérations de prévention, ce qui a sans doute oublié les automobilistes à le lever le pied, analyse le lieutenant de l'unité des quatre cantons.

il renchérit : "la vitesse est un facteur aggravant. Si les limitations étaient respectées, le nombre d'accident serait sans eux-mêmes, mais ils auraient des conséquences moins dramatiques..."

la « peur du gendarme » alliée à une qualité accrue des infrastructures, aurez donc permis de limiter le nombre des accident grave.

 

Marie VANDEKERKHOVE. Nord Eclair le 6/1/99.