TITRE
: Questions à M.
ASTIER, Vice-Président chargé du PDU (Plan de Déplacements Urbains) à Lille
Métropole Communauté Urbaine
M.
ASTIER nous a transmis des dossiers complets sur le PDU et une pile de résumés
que nous transmettrons aux présidentes et présidents des associations adhérentes
lors de notre prochaine réunion. Les associations ont une certaine perception
du PDU que le collectif doit tendre à rendre la meilleure possible. Le PDU doit
répondre à nos attentes, nous pourrons ainsi être également porteurs du
projet.
Les
réponses de M. ASTIER en lettres italiques
Le
PDU est à notre sens le seul dispositif qui intègre les trois dimensions des
nuisances : prévention du bruit, lutte contre la pollution atmosphérique, sécurité
routière. Les problèmes sont imbriqués les uns dans les autres. Il faut tenir
compte des répercussions des actions menées dans d’autres domaines : si
comme le voudrait la DDE, les routes étaient plus « circulantes », la sécurité
et l’environnement en pâtiraient. Le Collectif ne peut donc que s’inscrire
dans une telle logique et soutient le PDU.
M.
ASTIER : Je me félicite de la démarche globale de votre association, il est en
effet impératif d’avoir une réponse cohérente vis à vis des nuisances
routières en agissant conjointement sur ces trois plans : on ne peut pas agir
ponctuellement pour régler, par exemple, un problème particulier de vitesse
excessive ou d’encombrement dans un secteur routier.
1)
Le collectif adhère aux idées développées dans le PDU mais s’interroge sur
l’aspect pratique des
recommandations émises.
M.
ASTIER :Il est vrai qu'il y a déjà un an que Lille Métropole Communauté
Urbaine (LMCU) a adopté sont PDU (c'était le 23 juin 2000). Cette année a été
marquée par les élections municipales, le nouveau Conseil de la Communauté
Urbaine est maintenant en place et le Président m'a à nouveau confié la
responsabilité du PDU. Nous comptons démarrer notre action de communication.
Le PDU est une révolution culturelle et nécessite la réorganisation de
certains services. Vous citiez la sécurité routière, c’est maintenant la
priorité n°1 dans les PDU en France, selon la volonté d’Isabelle MASSIN, déléguée
à la sécurité routière au sein du gouvernement. Tout ce qui est inscrit dans
le PDU est faisable, les actions seront menées petit à petit, parfois en
fonction d’une opportunité (des travaux d’assainissement permettent de réétudier
une voirie qui ne sera pas reconstruite à l’identique mais en tenant compte
des principes édictés dans le PDU). Les prochaines décisions budgétaires
devront concrétiser les priorités du PDU.
2)
Nous sommes les maillons les plus proches du citoyen, nous bénéficions
d’une bonne écoute et la presse nous ouvre facilement ses colonnes. Le
PDU de Lille a été adopté le 23.06.2000, pourtant le citoyen en ignore le
contenu. Les recommandations accordent une place importante au civisme pour résoudre
les problèmes de comportement (vitesse excessive, utilisation abusive de la
voiture, caractère anarchique du transport routier). Quelle part de la
communication peut être donnée au collectif pour pouvoir opérer le changement
dans les mentalités ?
M.
ASTIER : Je ne peux pas vous dicter les actions que vous pouvez entreprendre.
Vous pouvez, par contre, expliquer et avancer des propositions. Je suis
convaincu que si l'aspect technique du PDU est important, c'est d'abord une révolution
culturelle pour les élus, les techniciens, pour les habitants de notre métropole,
et dans cette évolution des mentalités, les associations ont un grand rôle à
jouer.
3)
Nous sommes favorables à l’interdiction du dépassement
par les poids lourds accompagnée d’une limitation de vitesse à 110
km/h. Quelle est la position du PDU ?
M.
ASTIER : Le PDU a inscrit la limitation à 110 km/h sur l’A22 malgré l’avis
défavorable de la DDE. Il faut à présent attendre la décision du Préfet.
L’interdiction de dépassement n'est pas inscrite dans le PDU, mais rien ne
vous interdit de militer pour cette interdiction.
Hervé
DIZY : En effet, les usagers sont nombreux à ressentir l’insécurité générée
par la forte présence de poids lourds sur les autoroutes de la Métropole.
4)
La ligne de métro atteint l’hôpital Dron mais aucun
parking gardienné n’est prévu pour y laisser son véhicule en sécurité
(auto, moto, vélo). Ceci est un frein à l’emploi du métro. La gare de
Tourcoing a cédé sa concession de parking à une société, les tarifs de
parking n’incitent pas à emprunter le train en laissant son véhicule à la
gare. Le PDU a en charge la partie stationnement, quelles actions peuvent-elles
menées ?
M.
ASTIER : C’est en effet un problème. Historiquement, l’ancien directeur de
CHR DRON, n’a pas voulu réduire les places de parking pour le personnel et
les visiteurs alors que le métro arrivait à sa porte. C’est emblématique de
ce problème de mentalités : ne touchez pas aux voitures. Un projet est en
cours au niveau de la station Pont de Neuville sur le boulevard industriel de
Tourcoing pour permettre le stationnement de plusieurs dizaines de véhicules à
proximité immédiate du métro. Ce site présente l'avantage d'être très
accessible par le boulevard industriel de Tourcoing.
5)
M. Bernard Derosier, président du Conseil Général, propose une subvention
pour des actions de sécurité routière – Dans quelles limites
pouvons-nous intervenir ? Peut-on associer LMCU par le biais du PDU dans ces opérations
?
M.
ASTIER : LMCU n’a pas l’habitude, pour l'instant, de subventionner les
associations œuvrant pour le cadre de vie. Ce sont plutôt les communes qui
aident les associations implantées sur leur territoire.
6)
Les boues d’épuration peuvent produire du gaz combustible. Le PDU peut-il
inciter cette production pour une utilisation dans les véhicules
propres ?
M.
ASTIER : Il y a en effet des expérimentations très avancées sur la méthanisation
des boues d’épuration qui ont été entreprises à Marquette et qui
permettent, semble-t-il, d’espérer alimenter à brève échéance 7 à 8 bus.
Je n’en connais pas les détails. Le volume de gaz produit n’est cependant
pas suffisant pour faire fonctionner la centaine de bus qui seront équipés au
GNV (Gaz Naturel de Ville). Ceci pose en outre le problème de la qualité du
gaz qu’un équipement fixe serait peut-être plus à même d’exploiter
(filtres, etc).
Hervé
DIZY : Il serait dommage avec
l’intention de rouler plus propre de rejeter dans l’atmosphère des produits
nocifs à cause d’un gaz mal purifié.
7)
La vitesse excessive est dénoncée par la majorité
des habitants. La répression policière semble la seule méthode dissuasive
mais elle est forcément limitée par les effectifs policiers. Trois mesures
peuvent être adoptées :
-
placer une « boîte noire » dans les véhicules pour enregistrer la vitesse et
le temps de conduite. Les données pourraient être utilisées par les tribunaux
en cas d’accident et déterminer la responsabilité des chauffards (créant
ainsi effet "big brother is watching you" pour lutter contre le pas vu
pas pris.. Ce boîtier pourrait également recevoir des indications sur la
vitesse autorisée (les émetteurs des opérateurs de téléphones portables
pourraient ajouter ces informations sur leurs fréquences) et signaler au
conducteur les dépassements de la vitesse autorisée par un avertisseur sonore
et lumineux. La conformité du boîtier doit être vérifiée pendant les contrôles
techniques ou par les services de police.
-
Limiter la puissance des automobiles pour les jeunes conducteurs comme c’est
le cas actuellement pour les motos. 90% des véhicules peuvent atteindre
180km/h, peut-on limiter la performance pour lutter contre la pollution ? La
mode des 4x4 arrive des USA, ces véhicules consomment plus et sont dangereux
pour les autres, il est en contradiction avec les termes du PDU.
-
Imposer un contrôle technique dès qu’une modification a été apportée au véhicule
pour lutter contre les effets du « tuning ». En effet, les constructeurs
laissent la porte ouverte à des changements importants de la puissance du véhicule
(jusqu’à 50% de plus) en changeant une puce électronique.
M.
ASTIER : Toutes ces mesures ne relèvent pas de la compétence du PDU mais de la
responsabilité de l'état, c'est donc plutôt auprès de vos députés que vous
devez exprimer votre point de vue. Je vous rappelle que la Communauté Urbaine
avait réalisé l'installation de stations radar automatiques avec photo (cf les
radars installés il y a 15 ans sur les mini-tunnels). Le cadre juridique est
aujourd’hui tout à fait conforme rien ne s’oppose à ces installations.
8)
Peut-on participer à la définition des micro-PDU concernant les zones
couvertes par les associations adhérentes du collectif ?
M.
ASTIER : Les micro-PDU sont une bonne façon de concrétiser le PDU, soit dans
un quartier existant où se posent des problèmes, soit à l'occasion d'un
nouveau projet. Ces études seront menées de concert avec les communes et les
principaux acteurs concernés. C’est aussi cela le PDU : la concertation.
9)
Nombres de déplacements convergent vers les hypermarchés, peut-on envisager
d’intégrer un centre commercial dans un micro-PDU ?
M.
ASTIER : Par nature, les hypermarchés périphériques ne sont pas partisans de
toute démarche visant à réduire le trafic automobile. Leur intérêt est
d’attirer le maximum de personnes dans le magasin. Le PDU est donc loin d’être
une priorité chez eux. Cependant, en cohérence avec le Schéma d’Urbanisme
Commercial communautaire, les prochaines implantations devraient faire l’objet
d’un traitement « Micro-PDU »
Cette
constatation montre bien la limite des politiques que peuvent mener les différentes
instances travaillant pour le bien être général. L'égocentrisme de certains
intérêts peut mettre à mal les efforts menés.
9)
Des zones « 30 » sont réclamées par des riverains.
Comment instruire les dossiers pour les obtenir ?
M.
ASTIER : 2000 km de voiries sur les 4000 km que compte la métropole seront
à terme en zone 30. ceci se fera progressivement en respectant le cahier des
charges d'une zone 30, c'est à dire que l'on ne se contentera pas de faire des
aménagements symboliques.
Hervé
DIZY : Rappelons que 800 km de voiries sont classées comme bruyantes soit
20% du total des voiries.
10)
Les pistes cyclables à aménager sur les départementales
sont-elles de la compétence du PDU ou du Conseil Général ?
M.
ASTIER : Il y a en effet des problèmes de compétences que je n’imagine pas
facile à comprendre pour le citoyen. Des discussions sont en cours avec le
Conseil Général sur ce point, mais le principe de base est que c'est le Département
qui met en oeuvre le PDU sur les routes départementales.
Mardi
26 juin 2001, rencontre avec M. Paul ASTIER en mairie de Bondues pour le
Syndicat Intercommunal Lys Nord Métropole sur le projet Technologies de l’Information
et de la Communication (TIC).
Au
cours des débats, Hervé DIZY rappelle que le facteur crucial de la
banalisation des TIC est coût des communications. Aux USA les communications
locales sont gratuites, naviguer sur l’Internet ne coûte moins de 5$ par mois
quel que soit le temps que l’on y passe. Le télétravail devient alors une
option viable pour les entreprises. Rappelons que le télétravail est également
une solution au problème de transport que nous rencontrons dans la métropole.
M.
ASTIER : Il est vrai que la progression du télétravail est retombée. Le télétravail
doit s’inscrire dans la logique du développement économique. C’est aussi
une occasion pour une partie de la population de trouver du travail sans
contrainte de déplacement.
Hervé
DIZY : conjointement au télétravail, la télé-formation (e-tutoring en
anglais) est réalisable actuellement du point de vue technique. Cela permet
d’éviter la perte de temps en déplacements pour les élèves et les
formateurs et aussi de permettre des cours plus pertinents, mieux ciblés et en
adéquation avec les horaires de chacun.
Par manque de temps (nous nous étions imposés 2 heures maximum) nous n'avons pas pu poser les questions suivantes:
Le
pont SNCF qui est situé sur l’A22 près du lieu-dit
« Pied de Bœuf » à Roncq doit être reconstruit. Ne faut-il pas profiter de
l’occasion pour revaloriser la voie SNCF et y installer une liaison tramway
Mouvaux-Tourcoing-Roncq-Halluin ?
Certaines
villes ont mis en service des navettes gratuites en
direction des arrêts de métro, de bus ou des gares. Peut-on envisager de tels
services si le parking gardiennés ne peuvent être mis en fonction ?
Le
projet autoroutier A24 n’est
toujours pas inscrit au contrat de plan Etat-Région, ce qui laisse un répit
d’au moins six ans. Quelle est la position de LMCU dans le dossier ?