Pourquoi l'A24 ?
avec le Cercle Michel de Swaen

Un axe autoroutier international Nord-Sud qui contourne l'agglomération lilloise est un vieux projet utile qui a été contredit très tôt (années 60-70) par une réalisation en milieu totalement urbain, entre Halluin et Seclin (A1). Une ineptie que l'on tente de "rattraper" en détournant maintenant les camions par Tournai (Courtrai-Tournai-Lesquin) ou en imaginant une A1bis devenue A24 à l'Ouest de Lille.

Trop tard : plus personne n'en veut, ni du tracé "historique" (banlieue urbaine nord-ouest de Lille), ni du tracé à travers l'Alloeu ou les Weppes rurales jusqu'au pont du Badou vers Comines, ni du tracé dans les Monts de Flandre, très éloigné de Lille. Contrairement à l'A25 Lille-Dunkerque qui dessert deux pôles majeurs de la Flandre française, l'A24 serait une "autoroute de transit", qui profiterait aux transporteurs de Rotterdam-Anvers d'un côté et Paris-Méditerranée de l'autre, mais pas aux locaux. Comment, dans ces conditions, faire avaler à ceux-ci une cicatrice qui défigurerait pour toujours ce qui reste de campagne flamande?

Le débat "Pour ou Contre l'autoroute" a été tranché il y a deux ans. Le Ministère de l'Equipement avait bien fait les choses, avec la CPDP (Commission Particulière du Débat Public) chargée de "dialoguer" avec qui voulait (CCI, associations, élus, entreprises, etc), mais on sentait bien que tout était déjà bouclé, que la concertation ne servait qu'à endormir et faire avaliser un choix d'Etat : privilégier l'autoroute et promettre pour plus tard le canal Seine-Nord, le "ferroutage" ou même une simple amélioration des transports ferroviaires. L'augmentation du trafic autoroutier était présenté comme "inéluctable" (c'est donc la faute à la fatalité!).

Ce qui est en cause aujourd'hui, ce n'est plus l'autoroute elle-même mais son tracé. Le débat est tout aussi explosif, surtout au niveau communal, ce qui indique que ce sont les citoyens qui se mobilisent, et non plus seulement les associations de défense de l'environnement, les CCI ou les entreprises.

La Voix du Nord du 19 janvier a publié les différents tracés proposés par la Direction de l'Equipement. Chacun a ses avantages et surtout ses inconvénients. La traversée du Westhoek est moins chère mais drainerait peu de trafic, la traversée des Weppes sacrifierait des terres agricoles déjà en peau de chagrin. La foire d'empoigne va commencer. Chacun pourra s'exprimer. Pour une fois, il ne semble pas que le tracé soit déjà "ficelé" tant les divergences sont fortes.

Remarque assassine : un des arguments des "pro-autoroute" était la desserte de la plate-forme de Dourges (canal-fer-route). Aujourd'hui, aucun des nombreux tracés ne passe par Dourges...
 

La Flandre en France
avec le Cercle Michel de Swaen