Association des riverains de l'A22: NON à l'A24

Jean Baey est le président de l’association contre les nuisances autoroutières depuis quinze ans. Il a participé pendant de nombreuses années aux réunions du collectif contre les nuisances routières à cause des nuisances de l'A22 (Marcq en Baroeul - Neuville en Ferrain)

Lors de la dernière réunion du collectif Lys Deûle Environnement, Jean Baey a affirmé son opposition à toutes réalisations autoroutières. Guy Marais de l'AVMR (association des quartiers Vieille Motte-Rosier) soutient la même idée.

Il conforte ainsi la position du collectif qui ne veut pas combattre un tracé parce qu'il passe sur son sol. Neuville en Ferrain n'est pas sur le tracé mais subit comme Roncq, Bondues et Tourcoing l'intense trafic qui transite sur l'A22 sur laquelle l'A24 doit se brancher si le tracé historique devait se faire. Il ne faut pas oublier que le projet A24 concerne les autoroutes sur laquelle elle va se connecter.

Nous les riverains nous avons l'expérience des nuisances aussi nous pouvions mieux projeter que quiconque les futurs nuisances engendrées par la nouvelle autoroute. Le collectif contre les nuisances routières - métropole Nord a dès le début dénoncé l'insécurité routière et la pollution atmosphérique quand la réponse des pouvoirs publics se bornait à disposer des murs anti-bruit. Nous entendons bien profiter du débat A24 pour affirmer qu'il ne faut pas construire l'A24 quand les problèmes actuels n'ont pas trouvé de solution.

Jean Baey a adressé une lettre ouverte au ministre des Transports, Dominique Perben, ainsi qu’aux députés Patrick Delnatte, Christian Vanneste et Marc-Philippe Daubresse, sans oublier les maires concernés. Jean Baey trouve que le choix autoroutier est lié au coût relativement faible de réalisation par rapport aux services rendus ce qui n'est pas le cas des solutions ferroviaires et fluviales. Il pose la bonne questions: «La protection des citoyens a-t-elle de la valeur? Trop chère, sans doute, pour nos politiciens?».

Je rajoute aux propos de mon ami Jean que les médecins du secteur que j'ai interrogé sont conscients des pathologies liées à la proximité de l'A22. La santé a un prix mais il n'est pas pris en compte dans le coût du transport, c'est le genre de coût dit externe que nous, les contribuables, devons assumer et qui creuse le déficit de la sécurité sociale. La DRE a beau dire que la majorité des transports concerne un flux concernant la métropole Lilloise mais une simple constatation sur le terrain prouve que l'A22 subit  de plein fouet le passage du trafic international. Le dimanche soir à 22H les riverains supporte un déluge de poids lourds formant une double colonne ininterrompue de camions. Le bruit routier est un facteur de stress majeur or le stress est la cause principale de la surconsommation médicamenteuse de nos compatriotes. La pollution atmosphérique provoque environ 9500 morts précoces dans l'hexagone. Les pathologies handicapantes comme l'asthme plombent aussi l'assurance maladie en soins et en arrêts de travail. Même s'il fallait croire la DRE qui affirme que 80% du trafic routier métropolitain dessert la métropole, le coût trop bas du transport incite au gaspillage de transport, que gagner quelques centimes sur le prix d'un yaourt pour dépenser des sommes colossales en frais médicaux cela revient à faire des économies à la petite semaine, c'est sacrifier l'avenir pour un profit minime au présent au niveau du consommateur, c'est un marché de dupe, mais le crime environnemental profite bien à quelques uns sinon il ne serait pas perpétré.

Jean Baey continue: «Autoroutes enterrées, couvertures, tunnels, normes nouvelles, tout cela coûte… Ne plus détruire son environnement est prioritaire de nos jours. Ayons le courage politique de demander la réduction des normes de nuisances des autoroutes. En effet, il faut passer pour les autoroutes nouvelles d’une valeur de 60dB (a) le jour à 54dB (a); de 55dB (a) la nuit à 49dB (a). Et cela, à saturation acoustique de la réalisation. Il faut contrôler les nuisances atmosphériques en permanence et à distance, afin de réguler la circulation si nécessaire; d’éviter la défiguration des sites traversés»


Le député Patrick Delnatte a bien travaillé sur le dossier, il nous a bien aidé pour les protections phoniques à Bondues et pour obtenir du préfet la limitation de vitesse à 110 km/h sur l'A22.

Mais que dire de l’étang de pêche que le maire de Neuville en Ferrain veut construire à 200 mètres à peine de l'A22, l'autoroute qui a le plus fort taux de poids lourds en France: «Le maire construit une base de loisir et de détente dite “Haute Qualité environnementale”? En zone de bruit de l’A 22, cela n’aboutit-il pas à des incohérences ?»

Pour moi cela montre que certains maires n'ont pas pris la mesure de la réalité des nuisances.

Hervé Dizy