Pollution atmosphérique de fin février 2003

 

j'ai récupéré les indices de pollution pour les principales stations de contrôle de la métropole. Le taux important de dioxyde d'azote (NO2) depuis le 20 février se traduit par une forte apparition de l'ozone troposphérique par action photo chimique du soleil sur celui-ci. La baisse de production du monoxyde d'azote NO en période calme (qui détruit l'ozone) et l'action combinée du soleil a généré un pic de pollution très important le 24 février en ozone. Le beau temps sans vent, l'effet brise de ville (nuit froide avec villes plus chaudes dont l'air monte aspirant la pollution de la périphérie dans un mouvement de convexion de l'air) ont concentré la pollution urbaine qui ne s'est pas dispersée.
 
Je vous donne les données vérifiées concernant l'ozone. L'information donnée par les pouvoirs publics est largement insuffisante. Les activités sportives de plein air pour les enfants auraient du être réduites car leur système respiratoire n'est pas encore complètement formé. Les personnes âgées peuvent également connaître des difficultés respiratoires. Mais l'information la plus importante concerne les asthmatiques qui ont connu des crises ces derniers jours. J'ai assisté personnellement à une crise chez un employé d'un de mes clients à Neuville en Ferrain.
 
La presse a critiqué le système d'affichage Lillois qui présentait un message d'alerte de quelques secondes toutes les 14 mn. Le Plan de Protection de l'Atmosphère laisse donc à désirer.
 
Heureusement que nous sommes en période de vacances sinon nous aurions connu une pollution encore  plus importante. Ceci repose la question de la présence du trafic international qui emprunte abusivement les axes urbains de la métropole Lilloise. 
 
Hervé Dizy
Président du collectif contre les nuisances routières

 

Article de Nord Eclair

Article de la Voix du Nord

Extrait du rapport parlementaire "Villes un air trompeur"
Extraits du Plan Régional sur la Qualité de l'Air (juin 2000) concernant l'ozone

 

Relevé dans quelques stations de la métropole
Station de Tourcoing
Station d'Halluin
Station de Marcq en Baroeul
Station de Villeneuve d'Ascq
Stations de Lille
Station de Lesquin
Station d'Armentières

Station de Vervick

 

 

Le fond de l'air est oxydé

Depuis jeudi soir, la région enregistre des seuils de pollution de l'air rarement atteints. La procédure d'alerte déclenchée par la préfecture de région recommande aux personnes âgées, fragilisées et aux enfants d'éviter toute activité intense et sportive.

Le dioxyde d'azote (N02) et poussières : voilà les deux polluants qui ont pulvérisé les seuils d'alerte
dans l'air ambiant. Depuis jeudi soir et vendredi toute la journée, les réseaux de surveillance ont enregistré à Béthune, Lens, Dunkerque et dans toute la métropole lilloise des seuils supérieurs
à 200ug/m3 de dioxyde d'azote, ce qui correspond à un niveau 2 déclenchant la procédure d'alerte.
La préfecture de région recommande donc aux entants, personnes âgées, asthmatiques et insuffisants respiratoire d'éviter toute activité intense et sportive, de ne pas s'exposer à la fumée
ni utiliser des solvants ou produits irritants. « Ces taux sont exceptionnels, en général ils sont en dessous de100ug/m3 La dernière fois qu'on a eu ces seuils, c'était en janvier 2001 », explique Jean-Yves Saison, responsable technique de l'Arema (qui mesure la qualité de l'air).
D'où ça vient ?
Les oxydes d'azote sont pour moitié émis par les transports. Pour le reste, ils sont produits par l'industrie (transformation d'énergie, industrie manufacturière, agriculture...). Les poussières, elles, proviennent essentiellement du trafic routier.
Pourquoi ces seuils très hauts ?
C'est là qu'est le problème. En cette période de vacances, le trafic routier est beaucoup plus calme que d'habitude. Par ailleurs, précise la Drire (direction régionale de l'industrie de la recherche et
de l'environnement), « nous n'avons pas été informé de rejets anormaux par les industriels ». Et notamment pour Sollac à Dunkerque, le plus gros pollueur de la région, « les émissions sont
constantes et complètement maîtrisées ». Reste une seule explication : le beau temps 1 Depuis une
semaine, il n'y a pas de vent.
Les polluants ne sont pas dispersés. De plus comme il fait froid la nuit et chaud le jour, ils stagnent au dessus des villes. Pour jouir du soleil demain, une seule solution : les transports en commun !
 
Véronique PLANE. Nord Eclair 22.02.2003

LA VOIX DU NORD

Absence de vent et surtout pollution automobile ont fait exploser les taux de dioxyde d’azote (NO2)
L’air n’était (vraiment) pas bon !
« Alerte de niveau 2 ». Il y a longtemps qu’on n’avait plus entendu parler de la qualité de l’air à Lille, précisément depuis janvier 2001. A cette époque, un puissant anticyclone et l’absence de vent avaient empêché la dispersion des polluants rencontrés en hiver (le dioxyde d’azote - NO2 -).
Hier, des conditions identiques ont entraîné une même situation. L’alerte de niveau 2 (1) a été donnée avec des valeurs de NO2 supérieures à la limite de 200 micro-grammes par mètres cubes d’air. On a ainsi relevé des taux de 218 à Roubaix, 254 à Marcq-en-Baroeul et 240 à la station Lille-liberté, là également où est implantée l’Arema (l’Association pour la mise en oeuvre du réseau d’étude, de mesure et d’alerte pour la prévention de la pollution atmosphérique).
Responsables:
les voitures
Jean-Yves Saison, son responsable technique, a observé, lui aussi, cette brume jaune-orangée qui semblait embraser la métropole. Un « nuage » dû à « des concentrations de polluants plus élevées que d’habitude ». « Depuis dix jours, nous avons des hautes pressions, un temps stable et un vent faible, poursuit-il, la semaine dernière nous avions déjà eu des indices importants et jeudi après-midi, le vent est tombé. »
Eole s’est tu à un très mauvais moment: celui de la sortie des bureaux, où l’on enregistre un pic de trafic important. Résultat: les polluants ne se sont pas dispersés, sont restés durant la nuit et se sont ajoutés, le matin, à une seconde émission correspondant à un nouveau pic de circulation. Un phénomène qui confirme que le trafic automobile « est responsable aux deux tiers de cette pollution au NO2 ». Le reste est produit par les appareils de chauffage et l’industrie.
Dans la métropole, l’Arema (six personnes) surveille également les dioxyde de souffre, l’ozone, les poussières et l’oxyde de carbone. L’association a installé 17 capteurs qui reniflent le NO2, d’Halluin à Salomé et d’Armentières à Roubaix. Ils démontrent également que les zones sensibles sont celles où l’on roule le plus: les entrées de l’autoroute A1, l’A22 etc, et quelques grands axes en ville.
Et inutile d’espérer une amélioration avec le renforcement des normes antipollution des voitures. « Les véhicules sont de plus en plus propres, mais aussi de plus en plus nombreux, souligne Jean-Yves Saison, et on a énormément de petits parcours, ceux que l’on fait à froid, lorsque le catalyseur est peu efficace ». Les solutions sont connues: co-voiturage, transports en commun ou vélo, « des actes de civisme » souligne M. Saison.
Et aujourd’hui samedi? « Ça devrait aller mieux, la météo changera peu, mais il y aura surtout beaucoup moins de voitures. »
Arnaud DUFRESNE
(1): La préfecture de Lille conseillait aux personnes sensibles d’éviter les activités physiques intenses, de ne pas fumer et aux automobilistes de privilégier les transports en commun.
Le niveau 3, encore inédit, est atteint à 400 micro-grammes. La circulation doit alors être restreinte.

extraits du rapport parlementaire

«Villes : un air trompeur»

par Annette Peulvast Bergeal députée

Approuvé par l’assemblée nationale le 23 mai 2001

 

la formation de l’ozone (03) se fait en zone périphérique (action photochimique sur le dioxyde d’azote No2) car l’ozone est décomposé par action de l’oxyde d’azote (NO). Les zones de production de polluants (essentiellement automobile) sont moins touchées par l’03 mais les zones vertes et forestières des périphéries des villes sont parfois plus polluées par l’ozone que les villes.

 

03 toxique pour les plantes ( à partir18µg/m3): photosynthèse réduite, diminution du rendement agricole. Le pic dépasse 75 µg/m3, atteint 100µg/m3 à Villeneuve d'Ascq.

 

Dôme de pollution autour des villes. Villes sèches avec peu d’évaporation (bitume, béton), peu de dissipation de chaleur et capture de la température par le béton créent des colonnes d’air ascendantes, les campagnes plus froides grâce à l’évaporation et la végétation ont des colonnes d’air descendantes: la pollution est piégée par les mouvements de convexion, par beau temps anticyclonique, la pollution stagne dans les villes. Les conditions climatiques sont primordiales. Avec l’effet de serre, les villes du Nord connaissent plus souvent des périodes plus chaudes.

 

extraits du PRQA  (juin 2000) concernant l'ozone

Page 13:«Les principaux précurseurs de l'ozone sont les oxydes d'azote, le monoxyde de carbone, les hydrocarbures et les COV. Cette pollution dite photochimique se forme préférentiellement en été lors de forts ensoleillements.». Les oxydes d'azote sont générés par le trafic routier, rappelons-le.

Page 13:«L'action de ce gaz est variable selon sa concentration, la durée d'exposition et la tolérance de chacun. Les vapeurs d'ozone sont particulièrement irritantes pour le système respiratoire et les muqueuses oculaires».Les rédacteurs évoquent un aspect inquiétant de la pollution par l'ozone pour les jeunes enfants

Page 25:En 1996, une autre enquête a été menée à A r m e n t i è re s , ville soumise à une pollution oxydante (ozone) en provenance de l'agglomération lilloise. Un panel de 91 enfants de 10 ans, recrutés parmi les 110 enfants des classes de CM d'une école élémentaire d'Armentières, ville située à la périphérie de l'agglomération Lilloise, a reporté sur un carnet de surveillance journalière les résultats de 106 mesures biquotidiennes (au lever et au coucher) du débit respiratoire de pointe. La présence, au cours de la journée, de symptômes re s p i r a t o i res, a également été notée. Cette étude s'est déroulée du 1er avril au 30 juin 1996. Les niveaux ambiants d'ozone sont restés modérés pendant la période étudiée (maximum horaire inférieur à 180 µg/m3 ), cela en raison d'un temps relativement froid et humide pour la saison. Les résultats sont les suivants :Une augmentation de 30 µg du niveau d'ozone (maximum journalier des moyennes glissantes sur 8 heures) est associée à une baisse moyenne de 1,9 l/min du débit de pointe du soir et à une augmentation de la prévalence journalière de la toux. Ces résultats suggèrent que l'exposition de l'enfant à des niveaux même modérés d'ozone dans l'atmosphère peut provoquer une réaction au moins .transitoire de l'appareil respiratoire.Les rédacteurs vont présenter plus loin les coûts pour la communauté des prescriptions, arrêts de travail et des pertes de productivité liées à la pollution atmosphérique.

Page 13:« Il agit également sur l'ensemble des processus physiologiques des végétaux, en particulier sur la photosynthèse dont l'activité est altérée, ce qui a pour conséquence une diminution de leur croissance». Les rédacteurs révèlent ci un effet important de l'ozone: la sclérose de la végétation qui ammoindrit la transformation du gaz carbonique en oxygène (photosynthèse) ce qui accélère en plus l'effet de serre car non seulement nous produisons plus de gaz carbonique mais nous empêchons en plus son élimination! Il est donc urgent d'agir contre la formation d'ozone et surtout d'éviter d'atteindre des concentration de ce gaz dans les zones vertes (donc arrêter le projet de l'A24 qui passe au travers d de poumons de la métropole lilloise) et dévier le trafic routier qui ne concerne pas directement la métropole hors de celle-ci pour éviter les concentrations de polluants.

 

on lit clairement sur les graphiques la pollution continue en dioxyde d'azote qui est décomposé par le soleil et se transforme en ozone d'autant plus que le monoxyde d'azote n'est plus assez présent pour le décomposer. Ceci vérifie les données exposées ci-dessus