Plateforme Multimodale de Dourges

« Dourges ouvrira en temps et en heure », assure Charles Masse, directeur général de Delta 3, la société d'économie mixte qui met en œuvre la plate-forme multimodale. Car il est temps de mettre un terme aux rumeurs qui disent que cette structure aurait du retard...

Ces rumeurs ont même trouvé une oreille attentive au ministère de la Ville. Jean-Louis Borloo n'a-t-il pas assuré dans nos colonnes, le 25 janvier dernier, qu'il ferait tout pour que le retard de Dourges soit comblé ? Or, de retard, il n'y en a pas ! « La rameur est sans fondement », affirme Charles Masse. Et d'ailleurs Michel Delebarre, président du syndicat mixte de Dourges, monte au créneau par courrier adressé au ministre ce 18 février. « La plate-forme sera livrée fin 2003, conformément aux échéanciers, écrit-il. Le calendrier ainsi que le budget n'ont subi aucun dérapage. » II profite de ce même courrier pour demander « l'intégration de la plate-forme, qui jouxte le site de Metaleurop, dans le périmètre des zones franches urbaines». Michel Delebarre précise que « l'Etat doit aider à faire de Dourges la réussite économique que l'ancien bassin minier attend».                                                                    

A quoi servira Dourges ?

Une plate forme multimodale... Voilà un nom bien obscur pour un site qui accueillera deux types d'activités.

• D'une part, un terminal de transfert des marchandises. Les camions chargeront ou déchargeront leurs marchandises vers la voie d'eau (Canal de la Deûle) ou vers le rail (faisceau de voies ferrées). Dourges est donc une gare pour conteneurs.

• D'autre part, le site comporte deux zones d'accueil pour les activités logistiques. Ce sont d'immenses hangars (100 m de large sur 450 m de long), l'équivalent de deux fois le centre commercial d'Euralille pour un seul bâtiment. Que fait-on dans ces hangars ? On trie, on réempaquette, on redistribue les marchandises qui arriveront là. Par exemple, si un stock de chaussures de sport arrive de Singapour, c'est dans un centre de logistique que l'on trie et que l'on envoie les rouges aux Pays-Bas, les bleues en France ou les vertes en Angleterre, selon les goûts du marché.

Une partie des hangars seront directement branchés sur le réseau ferré. En effet les marchandises sensibles ou de valeurs, la hi-fi, l'électroménager, voyagent plus facilement par le rail. C'est aussi là qu'arriveront, par exemple, les moteurs Renault fabriqués à Valladolid en Espagne.                  

« L'intérêt d'une telle plate-forme est évidemment la qualité de la desserte », explique Charles Masse. D'une part vers Dunkerque, par voie d'eau. Dunkerque reçoit 150.000 conteneurs par an, Anvers 4 millions et Rotterdam, 5,5 millions ! Dourges pourrait contribuer à développer le trafic du port de'Dunkerque. Il y a aussi l'Ai bien sûr et « par ailleurs, nous étudions le principe d'une liaison ferroviaire cadencée avec le Royaume-Uni ».

Le coût total de l'opération est de 310 millions d' €, dont 150 millions de financements publics.

• La logistique créerait selon l'estimation de la direction régionale du Travail de 660 à 1.650 emplois selon les hypothèses. « En effet, explique Charles Masse, on ne sait pas encore quelles entreprises viendront louer les hangars. De la même manière, on construit des logements sans savoir qui les achètera. Ce qui est sûr, c'est que le marché existe, la commercialisation sera lancée en mars. »

• Cerise sur le gâteau, un centre de service est en cours de construction au bord de l'échangeur sur l'Ai. On y trouvera une station-service (Total a acheté le terrain). Des bureaux, un hôtel et des locaux de formation de la chambre de commerce de Lens. La station-service sera ouverte début 2004 tandis que le reste sera ouvert pour le premier semestre 2004. Ce centre devrait créer 50 nouveaux emplois.

• Au total, selon que l'on soit en période haute ou basse, la plate-forme de Dourges devrait générer de 1.170 à 2.390 emplois directs et indirects.

Planning d'ouverture

• Fin du chantier de la gare : juin 2003.

• Puis début des procédures d'essai, notamment pour la signalisation des voies avec Réseau ferré de France. Une certification est en cours car à terme, ce sont près de vingt trains par jour qui quitteront ou entreront du réseau national sur la plate-forme. • Bascule des opérateurs de transport combiné et notamment de l'actuelle gare Saint-Sauveur de Lille vers la gare de Dourges : le 15 décembre

• Livraison de deux bâtiments de logistique de 20.000 m2 en décembre 2003. Puis ouverture au rythme de 40.000 m2 par an.