Commission Particulière de Débat Public
projet liaison autoroutière Amiens-Lille-Belgique

Le débat sur l'A24 (il faut dire maintenant LAALB, dur à prononcer) a été constructif. La majorité des intervenants se sont prononcés pour une liaison Amiens Dourges Tournai  (va-t-on parler de la LAADT à présent ?). Nos voisins belges dont les représentants  de Koortrijk (Euro 6) et de Tournai étaient présents veulent les contournements Ouest et Est de la métropole. Le Tournaisien a même regretté qu'il ne soit pas possible aux quatres cantons de prendre l'A23 vers Valenciennes quand on vient de Tournai par l'A27. Une liaison Tournai-Orchies-Douai lui est impérative selon lui. Les Belges contredisent les propos de M. Balduyck samedi dernier. Il y a bien une volonté d'intégrer le Tournaisis, Koortrijk et même Ieper dans une eurozone centrée sur Lille (Rijschel?) par la constitution d'un ring transfrontalier, comme l'indique Patrick Delnatte. Un tracé de la LAALB de Béthune vers Ieper (Ypres)-Zeebrugge a  même été demandé.

 

Les Verts ont applaudi la suggestion de cette liaison par Tournai et Emile Vivier, président historique de Nord Nature, assis juste à côté de moi, a plaidé plusieurs fois pour ce tracé. Les Verts tiennent absolument à faire fonctionner la plateforme multimodale car le tracé historique de l'A24 s'écarte de Dourges.

 

M. Ménager de la DDE semblait plutôt réservé sur le tracé par Orchies qui selon lui répondrait moins bien aux besoins (?).

 

Mme Marquaille, vice présidente du conseil régional NPDC, place les priorités dans l'ordre
1) Canal Seine Nord
2) remettre en état l'A25 (2x3 voies) si on veut accueillir la LAALB
3) la liaison par l'Est Dourges Tournai.  

 

En fin de débat j'ai insisté sur le problème de pollution des terres agricoles par les autoroutes. Les analyses aux abords de l'A22  révèlent des taux de dioxine équivalents à ceux trouvés aux abord de l'usine d'incinération d'Halluin. Il me semble que la peur de la dioxine sur le tracé historique de l'A24 dans la métropole sera une raison suffisante pour éliminer celui-ci sur le poumon vert de la métropole. Nous ne pouvons pas condamner l'agriculture sur la vallée de la Lys. Vincent Ledoux propose qu'une des territoriales de décembre se déroule à Roncq. Monsieur Gilbert Carrère a conclu le débat en regrettant le peu d'intervention concernant les problèmes liés à l'agriculture. Je vais donc lui proposer une table ronde à Roncq centrée sur ce problème .

 

Je n'ai pas posé de question au sujet de la pollution atmosphérique. J'ai évoqué la dioxine à la place car elle n'est pas mentionnée dans le rapport; je veux d'abord examiner les données sur la pollution atmosphériques citées dans le rapport avant de donner mon avis. D'un autre côté, j'avais demandé à M. Ménager le mois dernier d'étudier l'incidence de la canicule de cet été sur la mortalité précoce suite aux pics de pollution, sa réponse la semaine dernière était peu concluante car Lille bénéficie d'un climat favorable avec la proximité du bord de mer. Je pense pourtant que les crises d'asthme ont été plus nombreuses. Si vous avez des contacts dans les milieux médicaux, il serait intéressant de les consulter.

 

J'ai également évoqué le problème de la misère humaine qui s'installe sur les autoroutes car le pavillon national (transporteurs routiers français) recule suite à la concurrence acharnée des routiers étrangers utilisant les services de chauffeurs bulgares qui sont 4 à 5 fois moins coûteux que les chauffeurs français et qui ne contribuent pas à payer les coûts d'entretien : les entreprises françaises débauchent et nous avons sur nos routes des personnes exploitées, moins bien formées donc plus dangereuses.

 

C'est dans le secteur des chauffeurs routiers que le taux d'accident de la route a le plus progressé (chiffres Sécurité Routière), alors que les entreprises locales françaises affirment qu'elles sont arrivées à réduire le nombre d'accidents pour limiter leurs coûts d'exploitation. Si ce n'est pas une preuve que la situation se détériore quand on laisse les mains libres aux exploiteurs de la route. En voulant gagner quelques centimes sur des produits dans leurs transports, en subventionnant le transport routier en ne lui faisant pas payer toutes les charges qui lui incombent, nous perdons des milliards à cause des emplois supprimés (délocalisations), des cotisations sociales non perçues, des taxes non payées, de la santé publique menacée par la pollution atmosphérique et la dioxine, des coûts de congestion (heures de travail perdues dans les encombrements) etc.. La création de la LAALB doit permettre d’entamer le débat à ce sujet. La mise en œuvre de péages urbains (à l’ancien poste frontière de Reckem par exemple) doit accompagner la mise en œuvre de la LAALB pour que l’A22 et la Voie Rapide Urbaine ne soient plus des itinéraires européens.

 

Dans le rapport parlementaire de Christian Cabal (Impact éventuel de la consommation des drogues sur la santé mentale de leurs consommateurs) page 45, l’auteur déplore «dans la région de Douai près de 25% des chauffeurs routiers feraient usage de drogue (lu dans un mémoire de DESS), Il faut bien se garder de généraliser les conclusions de cette étude dont les résultats sont probablement liés à la proximité des Pays Bas mais elle a le mérite d’illustrer un problème grave ». 

 

Site du CPDP : http://www.debat-public-amiens-lille-belgique.com