Article dans le Nord Eclair du 24 novembre 2002

Une réunion du Collectif contre les nuisances routières Métropole Nord a permis de décider des actions concrètes de sensibilisation et de bataille. Des bornes vont matérialiser le tracé de la future A24. Un « front Uni » des maires a aussi été préconisé.

Le nom historique du Collectif contre les nuisances sonores Métropole Nord qui regroupe une dizaine d’associations est aujourd'hui dépassé par l'élargissement de ses revendications. Né il y a deux ans pour s'élever contre les problèmes de bruit dont étaient victimes les communes riveraines de  l'A22, il ne tarda pas à dénoncer aussi la pollution atmosphérique, les problèmes de sécurité routière posés notamment par la circulation incessante de poids lourds... et surtout le trajet de la future A 24. Le Collectif s'est réuni dernièrement au Bois d'AcheIles, à Bondues pour évoquer ce projet en présence des députés des 9e et 10e circonscription, Patrick Deinatte et Christian Vanneste. « Il faut préparer les arguments pour une éventuelle entrevue entre Gilles de Robien, ministre des transports et les députés des circonscriptions concernées », a précisé Hervé Dizy, président du Collectif. En effet, ce projet, vieux de 30 ans et prévu à l'horizon 2012, a été relancé par les déclarations récentes du ministre.

Au delà, des nombreux débats sur le meilleur tracé possible de l'A24, plusieurs actions ont été décidées au cours de cette soirée. « Il faut mener une action concertée contre l'A24 », propose Hervé Dizy. « Et faire comprendre ce que sera ce projet. La population croit que l'A24, c'est loin et que ce sera ailleurs », poursuit-il. Une matérialisation de cette fameuse A24 via un bornage dans les lieux publics et chez les propriétaires, associée à une journée de manifestation sur la voie publique avec tracts et pétition devrait concrétiser le « spectre de l'A24 ». « La pétition permettrait d'étayer les propos des élus quand
ils rencontreront Gilles de Robien
», explique Hervé Dizy.

Le front uni des maires contre l'A24

De son côté, Patrick Delnatte a proposé que tous les conseils municipaux des communes concernées délibèrent sur une motion qui serait leur position officielle sur la question et permettrait ainsi de « mener un front uni avec le conseil général ».

Stéphane Delannoy, président de l'Association pour la révision du projet A24 lance l'idée que tous les maires écrivent au ministre et à Pierre Mauroy pour « gommer le tracé dans la Métropole et parler du  contoumement est ». « Le conseil de communauté devrait voter le schéma directeur en décembre. Je doute que l'on obtienne l'effacement », a expliqué Patrick Deinatte.
« Nous avons peu de temps pour faire des démarches auprès de la communauté urbaine. Il faut donc une position conjointe. Nous sommes tous d'accord, à droite comme à gauche », a enchaîné Christian Vanneste.

« L'A24 est une épée de Damoclès sur la tête des habitants concernés. Ils ne peuvent pas faire des travaux ou vendre leur maison puisque depuis des années pèsent une menace d'expropriation », conclut un membre du Collectif.

Par ailleurs, le Collectif s'est illustré ces derniers temps par une série d'actions en faveur de la sécurité routière opération escargot sur l'A22, demande d'interdiction de dépassement des poids lourds, accompagnée d'une limitation de vitesse.
« Sinon, se créera automatiquement une voie lente et une voie rapide, ce qui aurait des effets contraires à notre souci de sécurité », précise Hervé Dizy.

Interdire le dépassement des camions

Cette dernière revendication de limitation à 110 km/h sur l'A22 a bien été mise en place au 1" novembre, mais sans interdiction de doubler pour les poids lourds. Hervé Dizy s'avoue très déçu, « Nous sommes perplexes. Les automobilistes vont croire qu'il s'agit de les pénaliser. Or il s'agissait d'inciter les camions à emprunter l'A17 en Belgique et ainsi disperser le trafic. Il faudrait sensibiliser le public par la pose de panneaux comme "Respectons les riverains, roulons moins vite" ». Une nouvelle demande doit -être envoyée au du préfet.

Enfin, l'installation d'un centre commercial de l'habitat réunissant une centaine de magasins et qui sera desservi prioritairement par l'A22 a soulevé des interrogations. « La mise à 2x3 voies sera alors impérative.
Or, nous ne voulons pas qu'elle serve d'appel d'air au trafic international. D'autant plus que le bruit sera encore plus intense et que plusieurs riverains ont signalé le manque d'efficacité des buttes de protection phonique ».


Isabelle Dupont. Nord Eclair.

 

NB: La journaliste a commis une erreur nous sommes le collectif contre les nuisances routières et pas seulement sonores.