L'A24 ça se précise tout en restant dans le vague côté financement

Le serpent de mer reste vague côté financement. Au moins un milliard d'euros à trouver pour l'autoroute à péage qu'ont rêvé l'ex ministre des transports et élu d'Amiens Gilles de Robien et les chambres de commerces des différentes métropoles.

Du côté Lillois, les élucubrations de M. Bonduelle ne nous font pas rire. Il réclame ni plus ni moins qu'une A24 à l'intérieur de la métropole sur le tracé dit historique, un conduit à poids lourds servant au transit, un tuyau d'échappement pour mieux asphyxier les habitants de la métropole.

La chambre de commerce ne cherche que le développement économique, la santé ce n'est pas son problème, mais c'est bien le notre. Un des résultats du débat LAALB a été de prouver qu'une autoroute n'est pas une condition nécessaire et suffisante pour le développement économique.

Le collectif reste fidèle à sa position: ne pas faire l'A24 sans le fer. Le transport ferroviaire n'est même pas évoqué comme solution complémentaire. L'A24 apparaît ainsi comme une solution à court terme sans réflexion à long terme. Nous avons proposé la création d'un hinterland Lillois, c'est à dire la création d'une eurorégion ancrée sur la côte avec les ports de Dunkerque et de Zeebrugge. Le seul moyen d'y arriver est d'améliorer l'accès à ces ports, la solution d'une A24 à l'Ouest est donc recommandée. Elle est de plus réclamée dans le Béthunois, à Hazebrouck, Merville, Estaires, Lestrem, Bailleul du côté français. Les flamands de leur côté ont une impasse autoroutière à Ieper (Ypres).

Une A24 qui se dirige vers la congestion du trafic Lillois est un entonnoir de plus. La solution de contournement par l'Ouest et la création de plateformes multimodales autour de la métropole pour alimenter celle-ci est la seule solution à long terme. M. Paul Astier, vice président de LMCU en charge du PDU, préconise l'utilisation de camions électriques pour les chargements/déchargements dans les zones urbaines. Il faut rationaliser les transports car nous sommes confrontés à des ORNI (Objets Roulants Non Identifiés). Rien n'est maîtrisé, rien n'est maîtrisable. Les produits dangereux circulent sur l'A22 et sur la voie rapide urbaine dans des zones densément peuplées. On préfère ne pas évoquer les conséquences d'un accident impliquant une citerne de produits toxiques. Croisons les doigts, c'est notre seule et maigre de chance d'empêcher un désastre.

Le financement est la grande question. Ni la région Nord Pas de Calais, ni le département du Nord ne vont financer ce projet. Un doute subsiste pour le département du Pas de Calais qui suivrait les deux instances précédentes.

Le mardi 28 juin, lors d'une réunion en préfecture la Direction Régionale de l'Equipement à réaffirmé le calendrier déjà évoqué en 2004:

- en fin 2005 deux tracés d'une largeur de 1000 mètres seront sélectionnés

- en fin 2006 un seul des deux sera retenu

La carte ci-dessous indique quelques orientations. Les solutions Ouest n'ont pas été évoquées lors du débats sur la LAALB (ou A24) mais elles ont la faveur de la communauté urbaine de Lille.